PEA-PME : Ne commettez pas ces erreurs pour profiter pleinement de vos avantages fiscaux
Attention à la fausse impression de départ fiscal : un PEA ou un PEA-PME n’existe juridiquement qu’à partir de son premier versement. De nombreux épargnants, à l’image de « Monsieur A. », tombent dans le piège d’un contrat ouvert mais jamais alimenté, croyant à tort que l’horloge fiscale est enclenchée.
Un plan sans versement n’a pas d’existence fiscale
Le PEA, comme sa déclinaison PEA-PME, permet d’investir dans des actions européennes tout en bénéficiant d’une exonération d’impôt sur les gains après cinq ans de détention. Seuls les prélèvements sociaux (17,2 %) restent dus à terme. Mais ce régime attractif n’est effectif que si le plan est alimenté.
C’est ce que rappelle le médiateur de l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) dans une note d’avril 2025, illustrée par le cas de Monsieur A. Ce dernier pensait avoir ouvert son PEA-PME en 2017, sur la base d’un contrat signé cette année-là. Mais lorsqu’il tente d’y verser 1 000 euros en 2024, sa banque l’informe que le plan n’est pas actif. Pourquoi ? Aucun versement n’avait été effectué. L’ouverture réelle du plan, et donc le démarrage du compteur fiscal des cinq ans, n’intervient qu’au premier dépôt, peu importe son montant.
Résultat : sept années perdues, et un avantage fiscal non activé. La banque propose un dédommagement partiel, que le client refuse, préférant saisir le médiateur.
Un premier versement indispensable pour « prendre date »
Ce cas n’est pas isolé. Trop de souscripteurs ignorent que la date de signature du contrat ne vaut pas date d’ouverture fiscale. Le Code monétaire et financier est pourtant clair : seule la date du premier versement effectif déclenche la reconnaissance juridique du plan.
Pour éviter ce malentendu, les professionnels recommandent de verser dès l’ouverture un montant symbolique, souvent qualifié de « dépôt pour mémoire ». Il peut s’agir de quelques dizaines d’euros, selon les distributeurs. Cette étape permet de « prendre date », et donc de sécuriser le bénéfice fiscal à terme.
Un plan signé mais jamais alimenté ne peut même pas être transféré vers un autre établissement. Il est considéré comme inexistant juridiquement, ce que certains conseillers eux-mêmes semblent parfois ignorer.
Chaque épargnant ne peut détenir qu’un seul PEA et un seul PEA-PME, avec deux compartiments : un compte espèces (pour les versements) et un compte-titres (pour les actions ou titres éligibles). Une bonne compréhension des règles d’ouverture est donc cruciale pour ne pas perdre des années de fiscalité avantageuse.